Los Calzones (2009)
domingo, febrero 12th, 2012
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domingo, abril 25th, 2010
Anelys Wolf – Paris 2011
Le travail pictural d’Anelys Wolf se caractérise par la représentation de scènes de la vie quotidienne. En général, elle peint à partir de photographies, référence qui se ressent par la présence de cadres dans ses peintures. Si dans ses œuvres antérieures, ses modèles furent les photographies de son environnement familial, dans la série des « Relations Secrètes » qu’elle présente aujourd’hui, les modèles sont des prises de vue issues de films d’auteurs chiliens de diverses générations – Cristián Sánchez, José Luis Torres Leiva y Elisa Eliash. Le choix de ces clichés comme point de départ de ses peintures rend évidente l’inclination d’Anelys Wolf pour la narration – sujet qui traverse toute son œuvre. L’appropriation des photogrammes par l’artiste semble révéler la nécessité qu’elle éprouve de trouver des situations qui impliquent des personnes, des histoires anonymes et insignifiantes qui partagent une certaine ambigüité ou tension et qui, en raison de l’arrêt sur image de ces scènes, facilitent leur traduction dans le langage de la peinture. D’une certaine manière, les choix qu’elle opère représentent une sorte d’intrusion et de vol de moments et situations que rend possible l’artifice du cinéma, et qu’il serait difficile de capturer dans la quotidienneté de nos vies. Cependant, l’intérêt de l’artiste ne se trouve pas dans la description minutieuse de ces scènes mais dans la volonté de transmettre une atmosphère commune à ces dernières. Il y a quelque chose de paradoxal dans les peintures d’Anelys Wolf : l’ardeur narrative révélée par ses thèmes, le choix de scènes qui présentent une action en train de se dérouler et qui, de ce fait incorporent des notions relatives à la temporalité, sont niés par le caractère figé de la peinture. C’est pour cette raison qu’en observant sa peinture figurative, la perspective du récit se brise, et la peinture se place au cœur du langage. Dès lors, l’observation semble se concentrer moins sur ce que les tableaux racontent, que sur la manière dont ils ont été réalisés.
Il est fréquent que la peinture qui représente des scènes narratives avec des figures humaines entre en conflit avec le motif ou le thème. Il est difficile de trouver un équilibre, dans une peinture qui nous montre des scènes bien reconnaissables, sans que prédomine sur la peinture ce que nous pouvons identifier précisément, et que celle-ci ne constitue dès lors qu’une illustration de la situation déterminée. Dans le cas de la série « Relations secrètes », au-delà des spéculations qu’elle suscite, ce qui prédomine c’est une atmosphère, un certain état d’âme existentiel. Les peintures fixent l’attention sur l’aspect énigmatique de ces scènes quotidiennes triviales dont l’atemporalité vient contrebalancer l’apparente familiarité. Le caractère inachevé et la qualité d’ébauche de nombre de ces peintures accentuent leur caractère expressif. Reste la sensation d’une peinture de facture rapide qui capte à traits précis l’essentiel des situations représentées ; il y a en elle une déformation des figures qui fait que le modèle apparait plus réel que ce qu’il n’est. L’essentiel dans ces œuvres, ne réside pas dans le lisible, dans la ressemblance, mais bien plutôt dans le fait qu’elles rendent visible une certaine tension et une certaine atmosphère. La simplicité des moyens, dans cette peinture, est fondamentale et manifeste la recherche d’une peinture pure, qui puise ses racines en elle-même et qui propose une subversion du modèle d’origine.
Le petit format des peintures que nous présente Anelys Wolf , son organisation en série et les titres qu’elle choisit sont des facteurs qui permettent à l’observateur de spéculer sur les connexions ou les relations – secrètes – qui les unissent. La réalisation de cette série emprunte au cinéma son principe. Cependant, il ne s’agit pas de raconter une histoire continue. Ce qui prime c’est le fragment, dans l’une ou l’autre des peintures de la série comme dans chaque scène peinte. L’histoire reste à la fois tronquée et ouverte. Le côté anecdotique de chaque scène est nié par la peinture, par le caractère inachevé, par l’utilisation du blanc comme support et comme partie intégrante de la composition, par le trait, par la platitude. En dépit de l’action que contient chaque scène peinte, ce qui prime c’est leur mutisme ; mutisme qui nous permet de nous arrêter sur les ressources de sa peinture.
En définitive, le lien secret qui unit ces peintures, c’est l’atmosphère de désolation qui les traverse.
Malena Cárdenas Ortega, Licence et Master en Arts Visuels, Université du Chili.
Traduit par Florianne Derbez
Anelys Wolf – Toulouse 2010
Relations Secrètes
Une des tâches de la critique de cinéma est de découvrir des liens entre les films, des connexions physiques et émotionnelles qui vont au-delà des apparences. Il ne s’agit pas seulement de trouver des thèmes communs parmi les œuvres d’un même cinéaste, ou des propositions formelles distinguant une génération de réalisateurs. Parfois, souvent même, ces relations sont secrètes, presque invisibles jusqu’au moment de leur énonciation où elles abandonnent leur anonymat aux yeux du monde. C’est alors, et alors seulement, que la critique de cinéma est un acte de découverte et de conquête.
Quelque chose de cette découverte-là et de cette conquête-là existe dans ces tableaux d’Anelys Wolf. Se saisissant de photogrammes de films de trois cinéastes chiliens de diférentes générations (Cristián Sánchez, José Luis Leiva et Elisa Eliash), elle en a fait une part de son œuvre. Bien sûr, du point de vue d’Anelys, il ne s’agit pas de rechercher « la grande scène », ni même de procéder à une récupération iconographique de ces films. C’est plutôt qu’il y a quelque chose qui attire intuitivement l’artiste, chez ces autres artistes, quelque chose de magnétique et de mystérieux, qui est ce qui la pousse à élaborer une autre œuvre.
Mais de quoi s’agit-il ? Que peut-il y avoir de commun entre ces trois cinéastes aux convictions si diverses dans leurs films ? Dans les films de Sánchez il y a quelque chose de très français dans la façon de représenter les luttes entre dominés et dominateurs, tout comme quelque chose de très asiatique chez Torres Leiva dans sa façon de suivre les ouvrières à la sortie de l’usine, et quelque chose de très propre au cinéma nord-américain le plus indépendant et new-yorkais dans la relation établie entre mère et fille dans Mami te amo, d’Elisa Eliash. Anelys Wolf recueille chez chacun d’entre eux des moments intimes, un peu fragiles et désolés, que vivent ces marginaux de l’émotion.
On peut faire une autre découverte dans le travail de Mademoiselle Wolf : ce sont les corps de ces personnages du cinéma auxquels elle s’intéresse ainsi qu’à leur collision avec le territoire qui les entoure. La femme qui sort d’un coffre de voiture dans El zapato chino pourrait être celle-là même qui prend une pierre dans ses mains sur la passerelle piétonnière au-dessus de l’autoroute dans Mami te amo. Une agression sexuelle dans une cuisine dans Los deseos concebidos pourrait bien être le sujet des réflexions d’une femme qui se recoiffe et se change au vestiaire d’Obreras saliendo de la fábrica. Le point de vue d’un homme en train d’épier une femme à demi nue qui boit de l’eau dans Cuídate del agua mansa est aussi omniprésent que les grilles qui enferment les femmes sur le pont de Mami te amo.
S’il est permis pousser plus loin la spéculation cinéphile, il y a quelque chose de bressonien dans ces tableaux. Il n’est pas si étrange de trouver cela, si l’on sait que Torres Leiva et Sánchez sont de fervents admirateurs du cinéaste français. Il y a de l’ascèsee, du silence et de l’achevé dans tous ces plans. Comme si chacun d’entre eux, comme le dit Raúl Ruiz, était un film à lui tout seul.
Gonzalo Maza, journalist et critique du cinema
Traduit par Odile Bouchet
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domingo, abril 25th, 2010
Anelys Wolf – Paris 2011
El trabajo pictórico de Anelys Wolf se ha caracterizado por representar escenas que muestran personas en situaciones cotidianas. Generalmente pinta a partir de fotografías, referente que, por sus encuadres, se evidencia en sus pinturas. Si en obras anteriores su modelo fueron fotografías extraídas de su entorno familiar, en la serie Relaciones Secretas que ahora presenta, el modelo son fotogramas sacados de películas de los cineastas chilenos – distantes generacionalmente- Cristián Sánchez, José Luis Torres Leiva y Elisa Eliash. La elección de estos fotogramas como punto de partida para sus pinturas hace manifiesta la inclinación de Anelys Wolf por lo narrativo, asunto que traspasa toda su obra. Entiendo que la apropiación que la artista hace de los fotogramas de películas revela una necesidad de hallar situaciones en donde están involucradas personas; historias anónimas e intrascendentes que comparten una cierta ambigüedad y tensión y que, debido a la detención de estas escenas, se facilita su traducción al lenguaje de la pintura. De cierta manera opera en esta elección una suerte de fisgoneo y robo de momentos y situaciones que hizo posible el artificio del cine, y que, sería difícil de registrar en la cotidianeidad de nuestras vidas. Sin embargo, claramente el interés de la artista no está en la descripción detallada de estas escenas, sino en transmitir una atmósfera que todas ellas comparten. Hay algo paradojal en las pinturas de Anelys Wolf y es que el afán narrativo revelado por sus elecciones temáticas – el interés por presentarnos escenas en que una acción sucede y que por lo tanto incorpora temporalidad – es negado por la propia pintura. Es por eso que al observar su pintura figurativa la expectativa de un relato fracasa y adquiere protagonismo la pintura como lenguaje. Son pinturas que obligan a detener la mirada, sin reparar necesariamente en lo que cuentan, sino que fijándose en cómo se hicieron.
Es frecuente que la pintura que representa escenas narrativas con figura humana entre en conflicto con el motivo o tema. Es difícil lograr un equilibrio en una pintura que nos muestra escenas muy identificables, sin que pase a ser eso precisamente – lo que identificamos – predominante en ellas, y finalmente la pintura constituya sólo una ilustración de una situación determinada. En el caso de las pinturas que conforman la serie Relaciones Secretas, más allá de las especulaciones que ellas nos permitan argüir, lo que predomina es una atmósfera, un cierto ánimo existencial. Las pinturas fijan la atención en lo enigmático de estas escenas cotidianas y nimias, en donde el tiempo parece detenido provocando un extrañamiento de esta aparente familiaridad. Lo inacabado y la calidad de boceto que tienen muchas de estas pinturas acentúan su carácter expresivo. Da la sensación de una pintura de factura rápida que capta en trazos precisos lo esencial de la situación que representa; hay en ellas una deformación de las figuras que hace más real al modelo, más real de lo que es. Lo esencial de estas pinturas no es lo legible ni la semejanza, sino hacer visible cierta tensión y atmósfera. La síntesis en esta pintura es fundamental y manifiesta la búsqueda de una pintura pura que se sustenta en si misma, y que subvierte su modelo referencial.
Anelys puntualiza sus intereses en la siguiente declaración: “Me interesa la obra de Hugo Cárdenas, Becerra, Couve, seres que de lo cotidiano con poco, sin buscar lo grandilocuente, sin artificios, han vaciado su alma en la pintura, y se internan en lo oscuro y lo sin brillo, buscando los misterios menos evidentes, perdiéndose del resto, agarrados de la lucidez de sus manchas.
Yo siempre me he querido parecer a ellos, mi tribu urbana.» Es evidente la filiación de su pintura con la obra (y enseñanza) del pintor Adolfo Couve: pintura que busca en lo cotidiano, en lo insignificante visto a diario, y que, con una mínima narrativa y con economía de recursos, apela directamente a la experiencia de la contemplación en quien la observa.
El formato pequeño de las pinturas que nos presenta Anelys Wolf, su organización como serie y el título que les dio, son factores que colaboran a que el observador se permita especular sobre las conexiones o “relaciones secretas” entre ellas. En la realización de esta serie pictórica Anelys extrapola la edición cinematográfica a la edición de las pinturas. Sin embargo, aquí no hay una historia que contar, lo que prima es el fragmento, tanto entre una pintura y otra de la serie, como en cada escena pintada. La historia queda truncada y abierta a la vez. Lo anecdótico de cada una de las escenas es negado por la propia pintura; por lo inacabado, por el uso del blanco del soporte como parte de la composición, por el trazo, por la planitud. Pese a la acción que cada escena pintada muestra, prima en ellas una mudez y nos hace detenernos en sus recursos propiamente pictóricos. Así, finalmente la conexión secreta entre estas pinturas es la atmósfera de desolación que las atraviesa.
Malena Cárdenas Ortega
Licenciada en Artes Visuales y Magister (C) en Artes visuales, ambos de la Universidad de Chile
Anelys Wolf – Toulouse 2010
Una de las tareas de la crítica de cine es descubrir enlaces entre las películas, conexiones físicas y emotivas que van más allá de lo aparente. No se trata solo de encontrar temas en común entre las obras de un mismo director, o propuesta formales que distinguen a una generación de realizadores. A veces, muchas veces, esas relaciones son secretas, casi invisibles hasta el momento en que se enuncian y dejan su anonimato ante el mundo. Solo entonces, la crítica de cine es un acto de descubrimiento y conquista.
Algo de ese descubrimiento y conquista existe en estas pinturas de Anelys Wolf. Ella ha tomado fotogramas de películas de tres directores chilenos de diferentes generaciones (Cristián Sánchez, José Luis Torres Leiva y Elisa Eliash) y las ha vuelto parte de su obra. Por supuesto, desde la perspectiva de Anelys, no existe una búsqueda de la “gran escena”, o ni siquiera, del rescate iconográfico de estas películas. Más bien, de manera muy intuitiva, hay algo que atrae a la artista de estos otros artistas, algo magnético y misterioso, y es eso lo que la empuja a hacer su obra.
Pero, ¿qué es eso? ¿Qué puede haber en común entre tres directores de convicciones tan variadas en sus películas? Hay algo muy francés en la manera en que Sánchez retrata las luchas entre dominados y dominadores en sus cintas, así como hay algo muy asiático en cómo Torres Leiva sigue a las obreras que salen de su fábrica, y hay algo muy propio del cine norteamericano más independiente y neoyorkino en la relación que se establece entre una madre y su hija en “Mami te amo” de Elisa Eliash. Anelys Wolf recoge de cada uno de ellos momentos íntimos, algo frágiles y algo desolados, que viven estos marginales emocionales.
Podemos hacer un segundo descubrimiento sobre la obra de la señorita Wolf: de estos personajes del cine a ella le interesan sus cuerpos y su colisión con el territorio que los circunda. La mujer que sale de un portamaletas en “El zapato chino” podría ser la misma que toma una piedra en sus manos en el paso peatonal sobre una autopista en “Mami te amo”. Un ataque sexual en una cocina en “Los deseos concebidos” bien puede ser aquello en lo que reflexiona una mujer que se arregla el pelo y se cambia de ropa en un vestidor de “Obreras saliendo de la fábrica”. El punto de vista de un hombre que espía a una mujer semidesnuda bebiendo agua en “Cuídate del agua mansa” es tan omnipresente como las rejas que encierran a las mujeres sobre el puente de “Mami te amo”.
Si se puede llevar más lejos la especulación cinéfila, hay algo bressoniano en estas pinturas. No es raro descubrirlo si sabemos que tanto Torres Leiva y Sánchez son activos admiradores del director francés. Hay algo ascético, silencioso y rotundo en todos estos planos. Como si cada uno de ellos, tal como dice Raúl Ruiz, fuera una película en sí mismo.
Gonzalo Maza
Santiago, Febrero 2010.
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